Voici un de mes écrits les plus récents... une fable! ^^
Donc les personnages ne m'appartiennent pas en temps que tel, comme ils sont des animaux...
Il reste sans doute des fautes d'orthographe... Il faut me pardonner...
La quête du savoir
Tôt ce matin là, alors que les pâles rayons du soleil venaient frôler les feuilles de l’érable qui sommeillait encore, une grande agitation régnait dans un nid, construit à la plus haute branche de l’arbre. En effet, quelques naissances venaient d’avoir lieu, et les nouveau-nés tentaient désespérément de sortir de leur coquille… Tous de petits oisillons, l’un d’entre eux devrait pourtant attirer votre attention, car seulement quelques jours après ce grand événement qui marqua à jamais le cycle de la vie, ce jeune oiseau avait déjà une soif d’existence hors du commun, qui ne pouvait être étanchée. Et il voulait, par-dessus tout, apprendre, apprendre et apprendre. Plus qu’aucun oiseau ne l’avait fait! Son épopée commença par une journée où la brise sifflait particulièrement fort… Elle chantonnait, fredonnait quelques paroles incompréhensibles pour le nouveau-né, qui voulait bien entendu comprendre ce que marmonnait le vent…
L’oisillon gazouilla à l’adresse de la brise :
« Ô vent, mais que fredonnes-tu, dis moi? Quel est ce doux chant qui berce ainsi mon tympan? Pourrais-tu siffler plus fort, pour égayer cette chaude journée d’été? »
Et le vent lui répondit :
« Et elle gambadait, gambadait… joyeusement elle gambadait… Elle était toute jolie dans sa robe de fleurs sertie. Je l’aimais, oui je l’aimais. Et joyeusement elle gambadait… »
Le petit oiseau, interloqué par les paroles du vent, ne comprenait pas tous les propos de ce dernier… « Aimer… Mais qu’est-ce que l’amour? » pensait le volatile. Pour soulager cette lacune de connaissance, il demanda à ses parents… Malheureusement, aucun d’eux ne su répondre à son interrogation, puisque avec leur cervelle de moineau, ils répétaient inlassablement que l’amour n’était rien pour un oiseau.
Déterminé à apprendre les émotions, l’oisillon partit en quête de savoir quelques jours plus tard. À force de voler, ses ailes se fatiguèrent rapidement et le moineau se posa dans un sentier rocailleux pour continuer à avancer à petits bonds. Mal lui en prit; le pauvre n’avait aucun équilibre! Il trébuchait et battait tellement des ailes pour ne pas tomber qu’il en devenait plus épuisé que s’il avait voyagé dans les airs. C’est alors qu’il le vit. L’animal marchait, fièrement et la tête haute. Les mouvements de grâce effectués paraissaient irréels, presque observés en état de transe. Le cheval s’arrêta tout près du jeune oiseau lorsque ce dernier l’apostropha :
« Hé ho, magnifique créature! Toi qui marche si bien et à toute allure, je t’en implore, livre moi le secret qui fait de cette promenade un véritable enchantement. N’y aurait-il pas une émotion cachée là dessous? »
« Émotion, je ne sais pas. Mais il suffit de marcher dignement et puis voilà. Le tour est joué, parole de cheval! Cette dignité est sans doute un sentiment, que sais-je… »
Puis, content de sa réponse, le quadrupède repartit sur le chemin, laissant une traîné de poussière derrière lui.
Dès à présent, l’oiseau commençait à douter de sa quête… Il y avait émotion et sentiment? Mais quel drôle de mystère à percer! Mettant en pratique ce qu’avait mentionné le cheval, la petite boule de plume continua son chemin, mais désormais, elle sautillait noblement d’une cadence quasiment parfaite.
Au détour d’un arbre, il croisa une souris qui s’écarta à son passage. Le jeune oiseau s’arrêta et lui dit :
« Pourquoi t’enfuis-tu ainsi, petite souris? J’espère que tu n’as pas peur de moi, puisque je marche si dignement! »
« Que non !, baragouina la petite. Ayez donc un peu d’humilité, cher poussin! Je n’ai pas peur de vous, bien au contraire! Je suis simplement humble, et je vous cédais le passage! »
« Humble? Mais qu’est-ce? Serait ce, par le plus grand des hasard une émotion? Un sentiment? »
« Par la barbe du mulot des prés! Mais d’où venez-vous? Être humble, est en effet un sentiment de modestie! »
Et en deux temps, trois mouvements; la souris disparut du champ de vision de l’oiseau. Celui-ci commençait à emmagasiner quelques connaissances, toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Comme encouragé par cette forme de réussite, il s’enfonça dans un boisé, bien décidé à acquérir d’autres informations.
L’oiselet fit alors connaissance avec un animal qu’il n’avait jusqu’alors jamais entendu parlé. Se rappelant de la leçon de la souris, il appela gentiment la bête…
« Bien le bonjour à vous, charmante bête rousse. Auriez-vous l’honneur de me présenter votre nom? »
« Je suis un renard », répondit bêtement le nouveau venu. « Tout ce qu’il y a de plus rusé! »
L’oiseau, encore en quête de nouvelles notions ne put s’empêcher de répliquer…
« La ruse? Pourriez-vous m’expliquer de quoi il s’agit, je vous en serai gré! »
Le renard, fier de pouvoir démontrer son savoir murmura doucement :
« La ruse est un état d’esprit dans lequel je peux duper tout ceux qui m’entoure… Oh, regardez ! Juste là! Une libellule ! »
Notre cher ami oiseau se retourna, mais fut bien déçu de constater qu’il n’y avait aucune libellule dans les environs, il reporta donc son attention devant lui, au renard… Mais d’ailleurs, en parlant du renard… Où était-il passé? En bonne créature de son espèce, il avait fait diversion pour s’en aller à toute vitesse…
Ravi d’avoir eu sa première leçon de ruse, le volatile reprit sa route et sautilla en toute noblesse, s’écartant au passage des autres animaux et s’écriant « Oh, là, une libellule! » jusqu’à une mare. Sa journée avait été tout de même bien remplie! Il avait appris à être digne, humble et rusé! Quel oiseau en avait fait autant à son jeune âge?
Cependant, rien ne l’avait préparer à la rencontre qu’il s’apprêtait à faire. Qui l’eut cru? Un vieux chat s’avança vers lui. D’où venait-il? D’où sortait-il? Ça, l’oisillon ne le savait pas… Le matou se présenta à lui :
« Je suis Celui qui Sait. Un professeur. Un félin hors du commun qui connaît tout sur tout. »
Il lui sourit, l’air intelligent qu’il abordait ne laissait aucune exactitude sur la prétention de ses propos.
Parce qu’il ne lui restait plus qu’une interrogation en tête, notre jeune héros plumeux vérifia les connaissances du chat.
« Puisque vous connaissez tout sur tout… Qu’est-ce que l’amour? J’ai fait tout ce chemin dans l’espoir vain de le découvrir, d’apprendre à le vivre. Mais je n’ai encore rien trouvé à ce sujet. Par contre, je sais marcher dignement comme le cheval, être humble comme la souris et être rusé comme le renard. »
Un éclair d’agacement passa furtivement dans les yeux du chat. Il rétorqua :
« L’amour ne s’apprend pas. L’amour se vit. Et c’est ainsi avec toutes les émotions, et tous les sentiments. La dignité du cheval était en fait une confiance inébranlable en sa personne. La modestie de la souris était sa conscience sociale. Quand à la ruse du renard, cela démontre surtout une vivacité d’esprit et une grande intelligence. Il faut vivre sa vie, et ne pas chercher à apprendre les émotions qu’elle contient, mais bien à les vivre pour pouvoir les comprendre. Voilà la morale de ton épopée.»
Encore sous le choc de ces révélations, l’oiseau réfléchissait…
« Force ne signifie pas caractère », ajouta le matou.
Cette dernière phrase acheva de semer le doute dans l’esprit de la petite volaille… Ce qu’il avait découvert, était si peu…Et il n’était pas au bout de ses surprises, car alors qu’il s’y attendait le moins, le chat s’élança et le goba en entier, ne laissant que quelques plumes sur le sol. Après avoir savouré son repas, le félin ricana et affirma :
« Il ne faut cependant pas retenir que tous les professeurs ont une dent contre leurs élèves… »
Moralités de l’histoire :
1-Comme le chat l’a dit, il faut vivre les émotions et non chercher à les comprendre
2- Un peu comme la première, mais cette deuxième moralité explique la mort de l’oiseau. Il ne faut pas passer sa vie à vouloir percer les mystères des émotions, à vouloir apprendre à les vivre.
3- La naïveté de l’amour est parfois cruelle…